Peindre avec la chose la plus immatérielle qui soit, c’est-à-dire la lumière, a été un défi et aussi un enchantement. J’espère que le visiteur pourra ressentir cette mobilité devant les vitraux. Le plus grand défi a été de peindre avec les flux de matière opaque destinés à devenir transparents après la cuisson. Pour un vitrail, ce n’est plus la lumière réfléchie qui vient faire chanter la forme, comme c’est le cas sur la toile, c’est la lumière transmise par l’extérieur de l’édifice qui vient faire vibrer la peinture grâce à la courbe du soleil. Flavie Serrière Vincent-Petit  m’a beaucoup aidée dans ce qui constitue un peu une révolution pour le peintre.
Je souhaitais que le trait de pinceau, traversé par la lumière, fasse apparaître dans le cœur même du verre toutes sortes de modulations d’énergie, et que ce soit la lumière, sans cesse changeante au cours de la journée, qui révèle ainsi toutes les nuances du jaune d’argent qui vont de l’or presque opalescent jusqu’au rouge-orangé de l’ocre.